Social Icons

Pages

Kamis, 06 Februari 2014

ent, peut-être au fond pessimiste dans les zones où les penseurs que nous qualifierons de « progressistes » avaient moins de difficulté à rendre position ; jamais satisfait de ne choisir qu'un ou deux éléments

ssances basées sur la pensée critique. Il voyait l'université, avec son accent mit sur le dialogue, l'ouverture d'esprit et le scepticisme comme une institution pouvant engendrer de telles pensées et recherches. Il écrivit que « l'université doit fournir un environnement aussi libre que possible des biais des diverses institutions formant l'État pour que ses intellectuels puissent continuer à chercher et à explorer d'autres perspectives69 ».
Bien que compatissant envers la souffrance des fermiers de l'Ouest et des ouvriers urbains au chômage, Innis n'embrassa pas le socialisme. Eric Havelock, un collègue gauchiste d'Innis expliqua de nombreuses années après qu'Innis se méfiait des « solutions » politiques importées d'ailleurs, en particulier celles basées sur une analyse marxiste et son attachement à la lutte des classes. Il s'inquiétait également que du fait de l'affaiblissement des liens entre le Canada et le Royaume-Uni, le pays tomberait sous l'influence des idées américaines plutôt que de développer ses propres idées basées sur les caractéristiques uniques du Canada. Havelock ajouta :
Il a été appelé le conservateur radical de son époque. Ce n'était pas une mauvaise description d'un esprit complexe, clairvoyant, prudent, peut-être au fond pessimiste dans les zones où les penseurs que nous qualifierons de « progressistes » avaient moins de difficulté à rendre position ; jamais satisfait de ne choisir qu'un ou deux éléments dans une équation compliquée afin de construire rapidement une politique ou un programme ; très largement qualifié intellectuellement pour prendre en compte l'ensemble des facteurs et à comprendre leurs effets souvent contradictoires70.
Fin de carrière et mort[modifier | modifier le code]
Dans les années 1940, Innis atteignit l'apogée de son influence à la fois dans les cercles académiques et dans la société canadienne. En 1941, il aida à la création de l'Association d'histoire économique américaine et son Journal of Economic History. Il devint par la suite le vice-président de l'association. Innis joua un rôle central dans la fondation de deux importantes sources de financement pour la recherche académique : le Canadian Social Science Research Council en 1940 et l'Humanities Research Council of Canada en 194471. En 1944, l'université du Nouveau-Brunswick décerna à Innis un diplôme honoraire et l'université McMaster, l'université Laval, l'université du Manitoba et l'université de Glasgow firent de même dans les années 1947-194872.


Un livret de la défense civile américaine. Innis se lamentait de la guerre froide et de la course aux armements nucléaires. Il considérait que le XXe siècle était caractérisé par une mobilisation permanente pour la guerre.
En 1945, Innis passa près d'un mois en Union soviétique où il avait été invité à participer aux célébrations marquant le 220e anniversaire de la fondation de l'académie russe des sciences73. Dans son essai ultérieur, Reflections on Russia, il médita sur les différences entre l'économie soviétique

« le projet offrit l'une des rares sources de financement universitaire dans ces temps de vaches maigres67 ». Politiques et Grande Dépression[modifier

urs car il s'étendait sur plusieurs siècles d'histoire économique et passait abruptement d'un sujet à l'autre, des développements monétaires aux schémas de commerce et de colonisation65. Le discours fut une tentative ambitieuse de montrer les effets perturbateurs des nouvelles technologies culminant dans le passage moderne d'un système industriel basé sur le charbon et le fer à de nouvelles sources de puissance industrielles comme l'électricité, le pétrole et l'acier. Innis tenta également de montrer les effets commerciaux de la circulation de masse des journaux rendue possible par l'expansion de la production imprimée et de l'apparition de la radio « menaçant de contourner les murs imposés par les droits de douane et de dépasser les frontières fréquemment refusées à d'autres médias de communication ». Innis affirmait que les deux médias stimulaient la demande de biens de consommation et promouvaient le nationalisme66.
Innis participa également à un projet international qui produisit 25 volumes d'une série appelée The Relations of Canada and the United States entre 1936 et 1945. Innis édita et écrivit les préfaces des volumes rédigés par les universitaires canadiens. Sa propre étude des pêcheries de morue fut également publiée dans la série. Son travail avec James Shotwell, l'éditeur de la série, lui permit d'avoir accès aux financements de la fondation Carnegie pour de nouvelles recherches académiques. Comme indiqua John Broadus Watson, « le projet offrit l'une des rares sources de financement universitaire dans ces temps de vaches maigres67 ».
Politiques et Grande Dépression[modifier | modifier le code]


Richard Bennett était le premier ministre conservateur du Canada durant la Grande Dépression de 1930 à 1935. Même si Innis défendait le fait de rester en dehors de la politique, il correspondit avec Bennet pour le presser de renforcer la loi contre les monopoles économiques.
La période de la Grande Dépression avec son chômage de masse, sa pauvreté et son désespoir donna naissance à de nouveaux mouvements politiques canadiens. En Alberta par exemple, le radio-évangéliste William Aberhart mena son parti populiste du Crédit social à la victoire en 1935. Trois ans plus tôt, à Calgary dans l'Alberta, les réformateurs sociaux avaient fondé un nouveau parti politique, la Fédération du commonwealth coopératif (CCF). Il défendait un socialisme démocratique et une économie mixte avec le contrôle d'État des industries clés. Frank Underhill, l'un des collègues d'Innis à l'université de Toronto était l'un des membres fondateurs du CCF. Innis et Underhill avaient tous deux été membres d'un précédent groupe de l'université s'étant déclaré « déçu des politiques des deux principaux partis politiques du Canada » et se destinait à « former un corps complet d'opinions progressistes ». En 1931, Innis présenta un article au groupe sur la situation économique du Canada mais il refusa par la suite de participer à un parti politique et dénonça les universitaires engagés tels qu'Underhill comme des « évangélistes bouillants68 ».
Innis affirmait que les universitaires n'avaient aucune place dans la politique et qu'ils devaient au contraire se consacrer aux recherches sur les problèmes publics et ensuite à la production de connai

internationale » et pourtant assailli par des différences régionales qui rendent difficiles l'application d

sance mettant en péril la civilisation59.
Même si Innis reste apprécié et respecté pour l'importance et la nature unique de ses travaux sur les théories de la communication, il a parfois été critiqué. En particulier, le style d'écriture  fragmentary and mosaic  ⇔  fragmenté et mosaïque[Quoi ?] d'Empire et Communications a été critiqué car perçu comme ambigu, très peu linéaire et manquant de connexions entre les niveaux d'analyse60. Ses biographes ont suggéré que ce style a peut-être été la conséquence de la maladie d'Innis à la fin de sa carrière61.
Carrière académique et publique[modifier | modifier le code]

Influence dans les années 1930[modifier | modifier le code]
À côté de son travail sur The Cod Fisheries, Innis écrivit beaucoup dans les années 1930 sur d'autres ressources principales comme les minerais et le blé et sur les immenses problèmes économiques du Canada dans la Grande Dépression. Durant les étés 1932 et 1933, il voyagea vers l'Ouest pour voir de lui-même les effets de la Dépression62. L'année suivante, dans un essai intitulé, The Canadian Economy and the Depression, Innis souligna la détresse d'« un pays sensible à la plus petite lame de fond de perturbation internationale » et pourtant assailli par des différences régionales qui rendent difficiles l'application de solutions efficaces. Il décrivit une économie des Prairies dépendantes des exportations de blé souffrant d'un coté d'une grave sécheresse et de l'autre de l'accroissement du pouvoir politique des villes canadiennes protégées de la dépendance envers le commerce des ressources. Le résultat fut un conflit politique et une détérioration des relations entre le gouvernement fédéral et les provinces. Innis avertit que « nous manquons d'informations vitales sur lesquelles baser des possibles politiques pour faire face à la situation du fait de la faiblesse des sciences sociales au Canada63 ».


La radio, apparaissant dans l'Entre-deux-guerres, fut vivement critiquée par Innis car elle promouvait le « bavardage » et l'« ennui ». Innis considérait que la radio et les journaux à grand tirage encourageaient une pensée uniforme.
La réputation d'« intellectuel public » d'Innis grandissait et, en 1934, le premier ministre de la province de Nouvelle-Écosse, Angus Lewis Macdonald, l'invita à servir dans une commission pour examiner les problèmes économiques de sa province. L'année suivante, il aida à établir The Canadian Journal of Economics and Political Science. En 1936, il fut nommé à un poste de professeur permanent à l'université de Toronto et une année plus tard, il devint le directeur du département d'économie politique de l'université64.
Innis fut nommé président de l'Association de sciences politiques canadiennes en 1938. Son discours inaugural, intitulé The Penetrative Powers of the Price System, a certainement déconcerté ses audite